Août | Septembre 2019
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COMMENTAIRE DU RÉDACTEUR
Ensemble, ils brossent le tableau d'une vie plus précaire pour ceux qui sont au sommet de l'industrie nautique.
TS Eliot a proclamé qu'avril était le mois le plus cruel. S'il travaillait aujourd'hui dans l'industrie nautique, il aurait pu se raviser et choisir le mois de juin, compte tenu de la saignée managériale qui a eu lieu au début de l'été. La plus grosse bombe a été l'annonce, le 16 juin, du départ d'Hervé Gastinel de son poste de PDG du Groupe Beneteau, remplacé par le président Jérôme de Metz. D'un point de vue extérieur, les récents résultats financiers solides du constructeur français et son programme dynamique de nouveaux lancements auraient dû conforter son PDG dans le rôle qu'il occupait depuis 2015, mais la manière dont son prédécesseur Bruno Cathelinais a été évincé aurait pu lui donner à réfléchir.
Une semaine plus tôt, de l'autre côté de la Manche, Sunseeker a créé son propre moment sur l'échelle de Richter en annonçant la démission de son PDG, Christian Marti, à peine 12 mois après son entrée en fonction, et, fait peut-être tout aussi significatif, la nomination d'un vétéran italien de la construction navale, Andrea Frabretti, pour le remplacer. Pour ne pas être en reste, la marque rivale Princess a annoncé quelques heures plus tard que son directeur général de longue date, Chris Gates, quittait ses fonctions après plus de 30 ans à la barre. Il reste au sein de la marque en tant que conseiller spécial du président exécutif Antony Sheriff. Avant la fin du mois, Gregory Yeakle a annoncé qu'il mettait fin à ses fonctions de PDG du chantier naval Gulf Craft, basé aux Émirats, après à peine 12 mois d'activité.
Y a-t-il une leçon à tirer ? Il est impossible d'établir un lien direct entre les différents cas évoqués ci-dessus, mais ensemble, ils dressent le tableau d'une vie un peu plus précaire au sommet de l'industrie nautique. C'est un territoire dans lequel nous nous trouvons sans aucun doute en raison de l'évolution du secteur, qui s'éloigne du modèle de l'entreprise familiale ou du fondateur pour s'orienter vers les disciplines d'entreprises plus corporatives, dirigées par des actionnaires. Les changements de garde sont inévitables et, dans les bonnes circonstances, il faut s'en réjouir, mais si la porte tournante est poussée un peu plus fort maintenant, nous ferions mieux de nous assurer que nous avons les meilleurs talents dans les coulisses - et, ce qui est tout aussi important, les moyens de les conserver.
Ed Slack | Rédacteur en chef de l'IBI
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